La période que nous vivons met les entreprises sous pression car elles sont confrontées à de multiples bouleversements. De la crise sanitaire découle une crise économique d’une incroyable intensité qui touche de façon particulièrement meurtrière le tissu entrepreneurial. Cette crise a obligé toutes les organisations à réinventer du jour au lendemain les modalités du travail tout en jouant un rôle d’accélérateur des tendances de fond de la société qui se traduisent par l’exigence d’une réelle responsabilité sociétale de tous les acteurs, notamment des entreprises.
Ne plus transiger avec le « Quoi »
Cette nouvelle responsabilité appelée par une réglementation qui s’impose et des consommateurs qui exigent, demande un engagement vis-à-vis de l’environnement, des territoires dans lesquels l’entreprise opère, au niveau social et sociétal, en matière de gouvernance. Elle requiert des entreprises qu’elles suivent des chemins plus en ligne avec leurs véritables aspirations en tant que consommatrices de matières premières, contributrices à la création de richesse, citoyennes. En arrière-plan c’est donc une autre échelle de valeurs qui se dessine. Répondre à ces nouvelles aspirations exige un vrai travail sur le « quoi » : dans ce nouveau contexte et en s’appuyant sur nos ressources, à quoi l’entreprise est-elle dédiée, pourquoi fabriquons-nous tel ou tel produit/service, en quoi ceux-ci sont-ils utiles, en quoi répondons-nous aux aspirations des consommateurs … Avant de repenser le « comment » : comment mettre en place une organisation, un système managérial adéquat, des objectifs en ligne sur notre raison d’être, la manière de communiquer en interne et vis-vis de l’ensemble de notre écosystème…
Revisiter le collectif
Parce que cette crise a également remis en cause les modes de fonctionnement dans les entreprises en bouleversant les modalités de travail et les cultures managériales en place, elle a également challengé ce qui fait l’appartenance à l’entreprise, renforce la cohésion des équipes et conditionne donc leur capacité à faire face.
Pour les collaborateurs, la qualité de vie au travail est un point essentiel. Au-delà des conditions matérielles, elle touche particulièrement la qualité des relations de travail dans le respect des personnes, de la diversité, sans distinction d’âge, de sexe, d’origine, revendiquant l’appréciation du travail à sa juste valeur en respectant la dignité des personnes. Durant la période de confinement, les réactions de nombreux collaborateurs ont été l’engagement, la responsabilité, la créativité. Aujourd’hui, de façon plus pérenne, de nouvelles modalités de travail se mettent en place. Mais vont-elles vraiment renforcer ce qui fait entreprise ? Ce sentiment d’appartenance, cette cohésion, ce sont autant de surplus d’énergies qui permettent aux organisations d’affronter et de dépasser les difficultés auxquelles elles sont confrontées.
Une chance de faire encore mieux
Dans cette période pleine d’incertitudes, beaucoup d’entreprises ont une véritable carte à jouer. Pour assurer la pérennité de leur activité ou même reconstruire une activité qui réponde à la nouvelle donne d’une société en mouvement. Elles auraient un réel bénéfice à entamer, sur la base de leur mission, un diagnostic de leur organisation dans ce qui la structure et qui régit son fonctionnement pratique, afin de préparer au mieux les transformations en y associant toutes les ressources de l’entreprise.
Comment faire ?
Il s’agit dans un premier temps de comprendre et analyser la complexité des organisations dans les différentes composantes qui l’animent, avec pour objectifs de construire un mode de fonctionnement pratique qui amène l’ensemble des collaborateurs à s’engager pour la réussite d’une mission commune.
Ce diagnostic permettra ensuite de prendre des décisions plus cohérentes, compréhensibles par tous et mobilisatrices car elles s’appuieront sur :
- une raison d’être claire, « la mission » ;
- des raisons d’agir, « la vision stratégique » ;
- des façons d’être, « une culture » maison qui va contribuer à réguler les processus de travail.
Préparer les transformations c’est la possibilité de faire d’une période de transformation intense, une chance.
Christian Paris, Directeur, Atorg